BOGOTA TA VILLE

BOGOTA TA VILLE

LIBEREZ CLARA et EMMANUEL

CLARA QUE TRES VITE TU RETROUVES CE SOURIRE

lundi 31 décembre 2007

Anéantie

Clara,
Je suis anéantie ce soir....Tant de douleurs, de souffrance pour toi, pour ta maman....
Nous sommes le 1 er janvier ... j'ai passé ma soirée à regarder le discours d'Uribe ... Je m'attendais à tout sauf à celà ... mais je n'attendais rien de bon de sa venue ...mon pressentiment était bon ...
Comme je ne croyais pas hélas à votre libération ..je ne l'ai jamais sentie ...
Quelle souffrance tu endures depuis des années ...!!!!
Je suis inquiète pour ta maman qui doit être en état de choc suite à cette nouvelle ...
Clara garde courage, même si c'est facile à dire ...
REVIENS , REVIENS VITE .... ça ne peut plus durer ...c'est abominable ...
Que ces hommes qui se disent hommes se montrent humains .... ça suffit !

dimanche 30 décembre 2007

C'EST PAS POSSIBLE ...

Clara,
C'est pas possible ...vous n'êtes toujours pas libres ... Nouvelle journée d'attente, en vain ... Rien ne s'est passé ... Mais que font-ils ? Pourquoi ne vous libèrent-ils pas ? Ils se foutent du monde et de vous en premier ... Vous avez certainement entendu les nouvelles et votre déception doit être terrible ... Je suis furieuse, furieuse après tous ces bonimenteurs qui jouent avec vos sentiments et ceux de vos familles . D'où vient ce retard, si ce n'est qu'un retard ... de qui ? Ils ont dit ( les farc) qu'ils vous libèraient, alors qu'est-ce qu'ils attendent pour le faire ? Ils ont plus vite fait d'enlever que de vous rendre la liberté ...c'est incompréhensible ... Ils ne s'occupent pas du climat, des balles, ils n'ont pas de problème de communication quand ils font leur trafic de drogue,où qu'ils ont décidé d'arracher quelqu'un à sa vie ...
Ta maman doit être dans un état terrible même s' ils avouent qu'ils restent sereins...
Je n'ose imaginer les voir rentrer à Bogota sans vous ... celà va être insurmontable pour eux qui espèraient tant faire le vol du retour avec vous et commencer cette nouvelle année en votre compagnie ...
Il est 18 h en Colombie, tu te prépares à une nouvelle nuit dans cette ' putain' de jungle ... chaque nuit, chaque jour à recommencer avec cette espoir au ventre que cette nuit, ce jour sera le dernier dans cette géole impénétrable.
Je voudrais garder l'espèrance que demain sera LE JOUR, mais j'ai du mal à y croire encore, pardonne-moi de perdre cet espoir ... l'homme est odieux ! Je ne crois plus en lui et en ces possibilités d'un brin d'amour dans son coeur, je parle bien sûr de ceux qui te gardent .... J'ai tellement cru à ce miracle ...mais où est Dieu ? Qu'Il le fasse ce miracle ...DEMAIN ! Je ne lui donnerai pas de sursis , il a assez aussi abusé de votre patience, de votre souffrance.
Je dis STOP!
Stop à toute cette douleur !
Stop à cette vie sans vie !
Stop à ces dominateurs qui écrasent !
Stop à ces puissants irresponsables !
Stop à ces guerres sans fin !
Stop à ces yeux d'enfants terrifiés !
Stop ! Stop ! Stop ! ça suffit !
DIEU REVEILLES-TOI !
... si tu existes ...

samedi 29 décembre 2007

ATTENTE

Attente insupportable
Attente interminable
Attente déplorable
Attente inhumaine
Attendre ... Attentre ...
A tendre ....
Tendus ces jours sans fin
Vers des nuits sans mains
Tendues ...
Attendre ces ailes
Etendre ces bras
Vers ce qui ne vient pas
Tendre vers le jour
Etreindre enfin l'amour
Attendre ... Attendre ...
Attente insupportable
Attente interminable
Attente impondérable
Attendre ces ailes
Entendre cet oiseau
Etendre vos corps frêles
Vers le haut
Tendre vos coeurs
Vers le beau ...

le 29, pas de retour ...

Clara,
Je ne sais que penser...On vous attend impatiemment et chaque jour c'est reporté ... plusieurs raisons contradictoires agrémentent ce retard ...
Si ce n'était pas si triste , si angoissant , je dirais qu'on est peut-être dans un énorme canular...Je t'avoue que je commence à avoir sérieusement peur ...
Mais que doivent vivre ta maman, ton frère, ta nièce et la famille de Consuelo qui attendent certainement dans une anxiété terrible, dans cet hôtel de Caracas, qu'ils ne doivent pas oser quitter une seconde, et n'ont pour toute réponse que ce silence inhumain ... Depuis jeudi, jour et nuit , je ne quitte pas mon écran d'ordinateur à la recherche de nouvelles ... et chaque jour , la même réponse ... pour demain ...
Et toi ? Et Emmanuel ? Et Consuelo ? Où êtes-vous ? Savez-vous ce retour possible ? Ou les journées se suivent et se ressemblent sans oser imaginer que votre liberté et à portée d'ailes ... Êtes-vous aussi dans cette attente insupportable ? Et chaque jour déçus ... Terrifiés devant l'idée que celà ne puisse se réaliser ...
Ce n'est pas possible, ils ne vont pas vous faire ça...
Non, allez, il ne faut pas que j'imagine le pire...demain .... demain sera un autre jour.... demain tout va s'arranger, ce n'est qu' un monstrueux retard, mais le feu vert va être donné et les oiseaux blancs à croix rouge vont se poser tout près de vous et vous emporter vers le ciel bleu de la liberté ...

vendredi 28 décembre 2007

Pas de retour aujourd'hui....

Clara,
Hé bien voilà ...pas de retour encore aujourd'hui..... l'attente est interminable...celà doit être terrible pour ta maman ...Elle est à Caracas où elle t'attend avec ton frère Yván et ta nièce Maria Camila, je crois. Je viens de voir un reportage qui les montre à l'hôtel, où ils attendent patiemment que l'on daigne leur donner des nouvelles sur l'opération de votre libération... Je ne sais pas comment ils tiennent le coup ! Je les admire ! Tous ces temps et contre-temps c'est invivable... et pourtant ils n'ont pas le choix ..
Mais pourquoi c'est si long ?? Qu'est-ce qu'il se passe ? D'après Chavez ça devait être fait en un jour ...et ça fait 3 jours depuis son annonce ... Peut-être n'êtes-vous pas arrivés au point de rencontre ... Peut-être n'a-t-il pas de vos nouvelles ?? Mais demain vous serez là ... je veux le croire , cette attente anxieuse ne peut durer éternellement. J'aurais tant aimé être là pour ton retour...
Si tu voyais les mouvement de militaires, de policiers, de voitures, d'avions à Villavicencio ...de quoi faire peur...J'espère qu'ils vont vous épargner cette meute ...
Je pense à Emmanuel ... comment va-t-il réagir en voyant pour la première fois une foule pareille, il va être terrifié ... tout ce qu'il va découvrir pour la première fois ... des maisons, des routes, des autos, des humains qui ne sont pas en treillis ...tout celà va être un choc pour lui.
Ces personnes qui ne le connait pas et qui vont se précipiter sur lui pour l'étreindre, l'embrasser, le toucher, ce petit garçon qui aura enfin pour tout le monde un visage ...
Clara, quelle épreuve vous attend encore ... ce retour....mêlé de joie et d'anxiété.
Clara, demain tu seras là... demain tu dormiras dans un lit ...demain tu retrouveras ceux qui t'aiment.
Demain .... peut-être !
A très vite, ma soeur inconnue, mon amie du bout du monde.

jeudi 27 décembre 2007

Pas ce jour !!!

Clara,
Tu n'arriveras pas ce jour....
Encore une nuit dans cette jungle austère....
Les préparatifs de sécurité se font pour votre retour...demain... peut-être...Je suis si anxieuse pour toi, pour Emmanuel, pour Consuelo... Vous êtes certainement à mille lieues de vous imaginer que le monde vous attend ... et j'ai peur pour vous ... peur que vous soyez hâpés à peine arrivés ... crainte qu'il n'y ait aucun respect de la part des médias pour votre souffrance, votre atterrissage forcé dans ce monde de flashs et de micros , vous à peine sortis de l'enfer, du silence de la jungle, où aucune intimité , aucune solitude ne fût possible pour vous, vous allez tomber dans une autre espèce de jungle, celle des humains dite civilisée.... où l'on va vous exhiber, vous agresser sans ménagement ... J'ai si peur Clara ...protèges ton petit garçon ! Il va être ' l'objet ' médiatique de toutes les convoitises ... J'aurais tant rêvé pour toi d'un retour incognito, chez toi, où seule ta famille aurait été là pour t'accueillir, ce calme, cette sérénité , cette ambiance t'aurait certainement plus aidée à te retrouver...
J'espère surtout que tu vas bien, non c'est pas le mot ... tu ne peux pas aller bien, j'espère que tu ne vas pas mal ...
Clara, la nuit est tombée aussi sur la Colombie, sais-tu que tu vas être libérée ?
Où es-tu ?
Je suis entrain de regarder une chaîne de télé du Vénezuela sur internet...on parle des préparatifs de votre libération, je ne quitte plus cette chaîne depuis 2 jours et presque 2 nuits...
Allez-vous encore marcher et marcher pour rejoindre le lieu où l'on va vous faire monter dans cet énorme oiseau vers la liberté ?
J'ai crû comprendre une dépêche , on disait que vous seriez là demain ...
Clara le jour va se lever dans ta nuit ...

mercredi 26 décembre 2007

EST- CE POSSIBLE ?

Clara,
Nous sommes le jeudi 27 décembre, 0 h50 en France, 18 h 45 à Bogota.... Est-ce possible que ton retour soit tout proche ? Uribe a donné son accord à Chavez, c'est merveilleux...Je craignais tellement qu'il refuse, mais en fait je pense qu'il ne pouvait pas...le monde entier avait les yeux fixés sur lui et sur sa décision...C'est miraculeux ! Peut-être à l'heure qu'il est, es-tu en chemin vers le point stratégique malgré l'heure tardive...ultime épreuve pour toi et ton petit garçon...
Tu ne dois pas croire à cette libération... tu dois craindre qu'un quelconque obstacle viendra stopper ce rêve impossible ... Non Clara ! Cette fois c'est vrai...tu ne vas pas errer sans but dans cet enfer, tu vas vers la vie, vers la LIBERTE. Ta vie. Ta liberté. Ta vie avec Emmanuel et ceux que tu aimes. Votre liberté. Dernière nuit que tu ne passeras pas dans un vrai lit depuis presque 6 ans... J'ai tant de scrupule quand je me glisse chaque soir dans le mien... en pensant à toi, à Ingrid, à vous tous qui dormez là où vous vous trouvez.
Ô Clara tu touches du doigt cette réalité, c'est extraordinaire. J'aimerais tant savoir ce que tu vis à cet instant...
DERNIERE NUIT en enfer ! DERNIERE NUIT dans cette jungle terrifiante ! DERNIERE NUIT de peurs, de questions sans réponses.
Ta maman doit être si heureuse !!! Si impatiente et en même temps si anxieuse de ce retour tant espéré; si longtemps attendu. Comment avez-vous pu survivre à tant de souffrance ?
Vous avez toutes deux une force d'âme unique, incomparable. Mais comme tous ceux qui vivent hélas la même situation.
Je n'ose pas appeler ta maman pour lui dire combien je partage sa joie ... je n'ai pas ma place dans ce bonheur intense ... même si tu es dans mes pensées et dans mon coeur depuis 6 ans, même si je me bats depuis tant d'années pour que l'on t'octroie la place que tu mérites. Il a fallu cette perspective de libération pour que l'on daigne enfin parler de toi et là, maintenant, tu fais la une des journaux...Toutes les photos de toi, sauf une, parues dans les médias sont les fruits de mes recherches que l'on est venu me piquer sur mon site.
Mais te voilà bientôt là, et c'est celà l'important.
Ma joie est si grande et si profonde ma soeur inconnue, mon amie du bout du monde aux portes de la vie.

mardi 25 décembre 2007

C'EST NOËL !!!

Clara,
C'est Noël .... et tu n'es toujours pas libér
ée.... Encore un Noël pour toi dans la jungle... le dernier...
Mon coeur est triste, je n'ose imaginer celui de ta maman et sa déception...mais elle vaillante sois sûre ! Et Noël sera tous les jours, pour elle, quand tu seras de retour.
Je veux garder l'espérance en moi de ta liberté...pourtant une petite voix que je refuse d'écouter dit au fond de moi ...et si cette libération n'avait pas lieue...Mon Dieu non ! impossible ! après tant d'espoir, de joie mise au fond des coeurs, ils ne peuvent pas faire celà...ce serait pire que tout.
Mais non, allez c'est Noël, le jour où l'on
peut à plus forte raison, TOUT espérer, croire à un miracle
la journée n'est pas finie... il n'est que 12 h 45 ! Que sont quelques heures après presque 6 ans !!
Mais que faites-vous ? Dans quel calvaire vous a-t-on encore embarqués ? Où êtes-vous ? J'ai lu qu'on avait aperçu un hélicoptère à Mitú....
Mais REVIENS VITE ! AUJOURD'HUI ! C'est Noël !
Comme cette bougie, cette lumière qui revient à la vie... toi, tes proches seront là pour t'entourer et te protèger ainsi que ton petit Emmanuel.

lundi 24 décembre 2007

VEILLE DE NOËL

Clara,
C'est le 24 décembre, j'attends enfin la merveilleuse nouvelle que tu es libérée avec Emmanuel...mais celà tarde désespèrément...Mais que font-ils ? Pourquoi ? Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Qui bloque cette libération qui devait se faire pour Noël ? Qui ose obstruer votre venue au monde de la vie ? Ta maman t'attend avec tant d'impatience, d'espoir...vont-ils ces sacrés dirigeants et maîtres du monde oser la priver de toi encore un Noël ...C'est sûr, eux, ils seront bien au chaud , en famille avec plein de cadeaux et de lumière... C'est honteux de leur part de jouer ainsi avec vous et ceux qui vous attendent.
Ô Clara, chère Clara, n'as-tu pas assez souffert dans cette jungle-enfer ? Tu mérites tellement ce cadeau de noël : serrer ta maman dans tes bras...J'ai l'impression que même Dieu est sourd à ce voeu miraculeux . Emmanuel : Dieu avec nous... N'est-Il pas avec nous ce Dieu ? N'est-il pas avec ton petit Emmanuel ? A-t-Il posé son regard sur lui, cet enfant otage au même prénom ?
Voilà des jours que je ne quitte pas internet à l'affût de nouvelles...Mais rien, toujours rien ... et Nöel est là, narguant votre souffrance, narguant le droit fondamental de Noël : une trêve de ces putains d'armes qui sifflent au-dessus de vos têtes, jouant avec vos vies.
Mais où êtes-vous ? Vous devez être épuisés, à bout de force, à bout de tout... à errer dans cette jungle sans peut-être même savoir pourquoi...
Ou vois-tu une lueur dans ces forêts profondes où la nuit rêgne, vois-tu une frontière , cette frontière de la mort à la vie, cette frontière de la captivité à la liberté ? Cette frontière que vous tardez tant à franchir, est-elle si impénétrable ? Il doit bien y avoir une petite faille ...une toute petite lueur dans le coeur de ces hommes qui décident de votre vie, de votre liberté ou pas.
Clara, le jour est proche...la nuit va tomber...il ne peut en être autrement....Dieu est avec vous !

samedi 22 décembre 2007

L' ATTENTE

L' attente...
L' attente...
Si longue, insupportable,
L' attente de ton retour
Au lever du jour
Ou à la nuit tombée,
L ' attente impondérable
Où mes yeux sans cesse fixés
Sur l'heure de Bogota,
Regardent déconcertés
Ces aiguilles qui n'avancent pas.
On dit ton arrivée retardée,
Ultime poignard dans le coeur
Anxieux de ta maman
Qui s'impatiente de ce bonheur
A la portée du temps.
Ce temps qui ne passe pas
Et traîne à petits pas.
Ce temps infini qui s'étale
Sans sourcillé, tel un boa
Dans cette jungle sans début
Et sans fin, mais enfin
Quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Attente insupportable
Dans cette forêt où pleut
Les balles, où pleurent
Vos coeurs à bout de tout.
Attente interminable
Fais cesser ce temps si lent
Pousse les secondes et les heures
Mets-toi vite à l'heure
De la liberté.

Message de ta maman

Regalos de Navidad
La mamá de Clara Rojas, dice que le ha comprado a su hija un libro con motivo de su cumpleaños y quiere dárselo apenas llegue a la libertad. El libro se llama “El Camino a la Felicidad”.

vendredi 21 décembre 2007

TON RETOUR

Clara,
Nous sommes le 22 décembre, on anno
nce ta libération pour le 23 ou le 24... J'ai peur, j'ai peur pour toi et pour Emmanuel...Tu ne dois pas imaginer ce qui t'attend...Ces hordes de photographes qui n'auront que le malsain plaisir de prendre ta souffrance sur un cliché...J'espère que l'on saura te protéger toi et ton fils de tous ces vautours...
Où êtes-vous à l'heure qu'il est ? Il ne passe pas une seconde sans que mes pensées volent vers toi.
Je suis si angoissée de ce retour à la vie, cette vie que l'on t'a fauchée un 23 février, il y a presque 6 ans. Tant de
souffrances vécues, tant de douleurs, d'humiliations...tu as payé au prix fort ton amitié pour Ingrid, tu es UNE GRANDE DAME Clara Rojas...
Malgré ta liberté que l'on t'a volé, et que tu vas et c'est justice, recouvrer demain ou après-demain il est sûr qu
e tu mettras un temps fou pour revenir à la vie, ton petit garçon t'y aidera ...lui l'innocent qui ne connait pas ce mot liberté... Comment va-t-il réagir à ce monde qui l'attend et dont il n'a aucune idée ?
Comment allez-vous vivre avec ta maman, qui est si fatiguée, mais si courageuse, si merveilleuse, avec ton f
rère ?
Que vas-tu ressentir en revenant dans ton appartement où ils vivent tous les deux, et où je me suis remplie de toi... ? Où se dirigera ton premier regard ? Quel sera ton premier geste ?
Ô Clara, mon amie inconnue, ma soe
ur du bout du monde, j'aurais tant aimé vivre ton retour, te dire que ma vie depuis presque 6 ans fût remplie de toi. Le sauras-tu seulement un jour ? Est-ce que ta maman te parleras de moi et de mes batailles pour toi ? Aurais-je un jour l'immense joie de croiser ton regard ? De te serrer dans mes bras ? Mais tout est possible puisque tu nous reviens enfin, du fin fond de l'enfer. Je crois que ce jour mon coeur s'arrêtera...d'un trop plein d'émotion. Tu sais ta maman m'a dit à Bogota que quand tu reviendras il faudra absolument que l'on se rencontre...C'est une femme de foi, j'espère que son voeu se réalisera....très vite...
Clara, les mots ce soir se bousculent,
j'ai tant à te dire, à t'écrire...
je te raconterai mon séjour à Bogota, enfin la suite puisque j'ai déjà commencé ...
Visiteras-tu un jour ce blog ? Je l'espère tant.
Es-tu au Vénézuela ? Dormiras-tu ce soir dans un lit ? Est-ce que ta maman est près de toi ?
Tant de bonheur pour elle !! Rencontrer ENFIN son petit-garçon ! Je suis sûre qu'elle ne croyait pas que ce jour arriverait. Que d'émotion !
Je suis de tout coeur tout près de vous.

mercredi 19 décembre 2007

BON ANNIVERSAIRE CLARA



Clara,
20 décembre ! c'est ton anniversaire aujourd'hui....
Quel plus beau cadeau pouvais-tu recevoir que celui de la LIBERTE...
Où es-tu à l'heure qu'il est ? Vers quel lieu vous dirigez-vous ? Je suis inquiète et heureuse...
Inquiète de te savoir en santé précaire, inquiète d'imaginer ton retour dans le monde, la vie...inquiète de savoir, que tu seras à peine arrivée, la proie des médias. Inquiète de penser que votre voyage vers la liberté puisse être semé d'embûches.
Mais tu nous reviens Clara, avec Emmanuel...
Tu nous reviens...
Enfin tu reviens à la vie, tu reviens à ta vie...
Pour ton anniversaire, je voudrais t'offrir toute mon amitié, ma tendresse, mon affection, symbolisées par ces bougies...et t'offrir cette chanson que j'aime beaucoup, mais j'espère que je vais pouvoir les mettre toutes les deux...bon c'est raté pour la chanson...tu viendras l'écouter à la maison...
Encore très bon anniversaire ma soeur inconnue.

mardi 18 décembre 2007

EST-CE POSSIBLE CE MIRACLE ??

Clara,
Je viens d'apprendre à la télé que tu serais prochainement libérée avec Emmanuel.....Est-ce possible ce miracle ?
Je ne trouve plus mes mots tant je suis émue, bouleversée.....
Ta maman doit être tellement heureuse !! Et tes frères aussi.
Ô Clara serait-ce possible que tu sois là pour Noël ??
C'est magnifique, c'est merveilleux, c'est fantastique, c'est inimaginable, c'est MIRACULEUX !
Ô Clara, ma soeur inconnue, les mots me manquent.
A l'heure qu'il est, sais-tu cette bonne nouvelle ? As-tu enfin retrouvé Emmanuel ?
Si tu n'es pas encore au courant, tu ne dois jamais imaginer ce qui se prépare pour toi et ton petit garçon...
J'aimerais tant être à Bogota...j'aurais dû suivre mon intuition et partir passer Noël dans ton beau pays, près de ta maman....
Promets-moi que l'on va se rencontrer... Non tu n'as rien à me promettre...je m'emballes , je suis tellement pleine de joie.
A très vite ma petite soeur inconnue...

vendredi 14 décembre 2007

Clara,

Aujourd'hui 14 décembre, la radio RFI m'a contacté pour que je t'envoie un message sur leurs ondes. J'espère que tu l'entendras. Je tiens tellement à te dire par ce message que je ne t'oublie pas, que je n'oublie pas non plus Emmanuel.
Je crois que personne ne peut imaginer ce que tu endures, ta captivité horrible, ta séparation d'avec Ingrid et en plus on t'a arraché ton petit garçon...Qui peut survivre à ces souffrances inhumaines ! Mais je suis sûre que tu continues de te battre, de garder courage, dans l'espérance d'une prochaine libération.
Ô que je souhaite ardemment que ce satané accord humanitaire se fasse très vite.
ô que je souhaite que très vite tu serres Emmanuel dans tes bras, et ta maman, qui t'attend avec tout le courage dont elle fait preuve.
Clara je ne t'oublie pas ! Tu es chaque seconde dans mes pensées, dans mon coeur.
Je supplie le ciel que un tout petit peu d'amour frôle le coeur de ces hommes , et un tout petit peu d'humanité, et qu'ils réalisent le calvaire qu'ils te font, vous font supporter.
Je me répète peut-être, mais comment des êtres humains dignes de ce nom, osent se regarder dans la glace, osent faire subir cet enfer à leurs compatriotes...et comment la communauté internationale ne s'est pas élevée contre ces délits inhumains depuis 40 ans ? Est-ce que la conscience existe encore ? Est-ce que Dieu existe ?
Je n'y crois plus. j'y croirai de nouveau lorsque l'HOMME se réveillera. Lorsque Dieu enfin posera les yeux sur vous et qu'un miracle se produira : TA LIBERTE, celle d'Emmanuel, d'Ingrid et celle de TOUS LES OTAGES.

lundi 3 décembre 2007

PAS DE NOUVELLES DE TOI

Clara,
Un article aujourd'hui dans la Prensa ...'sans nouvelles de Clara Rojas'...
Comment ont-ils pu t'oublier dans la liste de ceux qui ont donné des preuves de vie ?
Comment t'oublier, toi, qui n'a pas abandonné Ingrid, et voilà que tout le monde t'oublie et t'abandonne à ton calvaire.
Clara, j'ai si mal pour toi, si mal, pour ta merveilleuse maman qui se réjouie des preuves de vie...des autres...
Mon coeur est au bord des larmes dans ton monde de souffrance, d'enfer...dans ce monde de cruauté, d'humains qui ne sont pas des hommes dignes de ce nom, des présidents qui ne voient que leurs profits, avantages à tirer d'une situation où tu es, où vous êtes, vous les otages, les pions d'un jeu macabre où l'orgueil est le roi dans leur coeur, mais en ont-ils un ??? Que ce roi très vite soit en échec et que très vite un tout petit peu d'humanité naisse dans ces coeurs implacables et secs.
Clara, donne un signe de toi...
Ton calvaire est double...ta captivité et celle d'Emmanuel, loin de toi...
COMMENT PEUVENT-ILS ? COMMENT OSENT-ILS ?
Que tous les dieux du ciel et de la terre mettent un peu d'amour en eux.
Clara, je suis tout près de toi en pensées.

samedi 1 décembre 2007

OU ES-TU ? COMMENT VAS-TU ?

JE SUIS TRISTE,SI TRISTE, ET JE NE PEUX M'EMPÊCHER CLARA DE PENSER A TA MAMAN ET A SON IMMENSE DETRESSE SANS NOUVELLE DE TOI ET DE TON PETIT GARCON.
OU ES-TU ? COMMENT VAS-TU ?
POURQUOI PAS DE PREUVE DE VIE DE TOI ?
EN VOYANT INGRID,J'OSE A PEINE IMAGINER TA SOUFFRANCE INTENSE SANS CELLE POUR QUI TU VIS CE CALVAIRE.
INGRID NON PLUS NE SAIT PAS CE QUE TU DEVIENS,VOTRE UNION ETAIT VOTRE FORCE.
COMMENT DES ÊTRES QUI SE DISENT 'HOMMES'PEUVENT-T-ILS TRAITER AINSI LEURS FRÊRES HUMAINS ?
COMMENT DES CHEFS D'ETAT PEUVENT-T-ILS LAISSER POURRIR AINSI LEURS PATRIOTES ET CEUX ENVERS QUI ILS ONT LE DEVOIR DE LES PROTÊGER ?
CLARA JE NE T'OUBLIE PAS.
J'AI SI MAL POUR TOI.


samedi 11 août 2007

2000 JOURS

Clara,
Le 16 Aout celà fera 2000 jours que tu es privée de LIBERTE et de tous ceux que tu aimes et qui t'aiment.
2000 jours à marcher dans la jungle.
2000 jours à lutter pour survivre entourée de tes géoliers.
2000 jours partagés entre espoir et désespérance.
2000 jours à croire au soleil et aux étoiles.
2000 jours , 2000 nuits...
2000 nuits de peurs et de larmes
2000 nuits à entendre les armes
2000 nuits où ton corps épuisé dort sur une paillasse
2000 nuits de cauchemars
2000 nuits de cafard

QUE TES NUITS FASSENT PLACE AUX JOURS DE LUMIERE, DE LIBERTE et D'AMOUR

mercredi 8 août 2007

CLARA LA FIDELE

Clara fidèle
Clara modèle
Clara espèrance
Clara confiance
Clara mère
Clara téméraire
Clara LIBRE
pour enfin VIVRE

vendredi 13 juillet 2007

Ô NUIT

Ô nuit profonde et sans fin
Nuit étoilée , nuit sans lune
Nuit de jungle,
Nuit sans liens,
Nuit enchainée
Nuit à marcher
Tes nuits Clara,
Jour après jour
En verras-tu la fin ?

mardi 26 juin 2007

DERNIER JOUR AVEC CLARITA

Clara,

Le lendemain, samedi 25 février, je téléphone à Clarita pour savoir
si je peux venir déjeuner avec elle, elle en est très heureuse.
Ma peur de la veille avec le taxi a été si forte que je prends le transmilenio.
J’arrive à 11H30.
Clarita est encore en pyjama et a déjà préparé le repas.
Herman, ton frère qui est présent, n’est pas bien et va s’allonger.
Je suis encore très émue de me retrouvée dans ton appartement.
Clarita va à la salle de bain. Pendant son absence, je me suis permise de jeter un coup d’œil sur tes innombrables livres rangés dans ta bibliothèque. Soudain, coup au cœur, sur un rayonnage ‘ La rage au cœur’ d’Ingrid…en français…Peut-être connais-tu le français, je n’en reviens pas, sinon pourquoi l’aurais-tu dans cette langue ? Je le prends, l’ouvre, mon cœur bat fort, à l’intérieur une dédicace d’Ingrid…Je découvre son écriture…

Je constate que tu as mis des marques pages, curieuse, je lis les endroits soulignés, et là, nouveau coup de cœur, se sont les mêmes que j’ai noté dans l’exemplaire que je possède et où elle parle de toi. Emotion.

Nous passons à table. Discutons.

Et alors que je devais partir à 15 heures ayant rendez-vous avec Brice pour aller à Monserrate, Clarita me fait comprendre qu’elle veut m’emmener dans une boutique artisanale pour m’acheter un souvenir. Nous partons toutes les deux, elle marche difficilement mais elle marche et je suis bouleversée de la voir si volontaire.
Elle me fait choisir un bracelet. Raconte aux vendeuses qui je suis, elle pleure.
Puis elle tient à me raccompagner au transmilenio, je suis inquiète, elle est fatiguée, le lui dit, elle ne veut rien savoir, elle veut m’accompagner jusqu’au bout, elle prend même le transmilenio avec moi…elle ne veut plus me quitter et je n’en ai pas envie non plus. A ma station, nous descendons, me dit souhaiter me revoir lundi mais je ne peux pas, la mort dans l’âme le lui dit. Nous nous quittons à cette station de Profamilia. Je suis terriblement inquiète de la laisser repartir seule. Me retiens pour ne pas faire de nouveau le parcours inverse avec elle. J’attends pour la voir monter dans le bus, mais elle me fait signe de partir…

Au revoir Clarita, je vous aime. J’espère tellement vous revoir. Quelle leçon de courage, de force, de volonté !

Je rentre. Brice est là avec Christelle. Mais il est trop tard pour aller à Monserrate. Je vais m’allonger pour récupérer de tant d’émotions.

Bogota 25/02/06

POEME A CLARA

CLARA LETY

Tu as cru à votre combat
C'est pour cela que tu l'as suivi
Clara Lety
Lumière dans l'ombre d'Ingrid
Femme discrète
Femme de foi et de loi
Ingrid et toi
Aviez signé un pacte moral
Plonger ensemble ou rien
C'était votre choix.
Les yeux fermés,
Le coeur serré
Sans te retourner
Vers elle tu as foncé.
Clara Lety
Lumière dans l'ombre d'Ingrid
Avec elle la jungle t'a prise.
Etes-vous ensemble ou séparées ?
Restes-tu sa lumière dans votre nuit?
Même si beaucoup t'oublie
Clara Lety
Même si ton nom
Clara Rojas
Est rarement joint
A celui d'Ingrid Betancourt
Moi je ne t'oublie point.
Clara Lety
La nuit, le jour
Ton doux prénom
Bat en mon coeur
Tu es pour moi
L'image de la femme
De loi et de foi
D'amitié, de fidèlité
Qui n'a pas hésité
Au risque de ta vie
Au plus fort de tes convictions
de tes certitudes
de tes évidences
Débroussailler avec elle
A coups de machettes d'amour
Le chemin qui conduirait
Ton si beau pays
Vers la LIBERTE.
Merci
Clara Lety

Pascale

samedi 23 juin 2007

LE TEMPS PASSE
LA ROUE TOURNE
SEULE, DANS LA NUIT
LA LUMIERE RESTE

vendredi 22 juin 2007

Ma première visite à Clarita, chez toi.

Clara,

Le lendemain après-midi de ma rencontre avec Clarita, j’attends 14H30 pour me rendre chez elle.

J’appelle un taxi. Hélas, comme un fait exprès il a fallu que je rappelle 6 fois pour en voir débarquer un devant la maison. Je lui montre l’adresse. Il part. Un peu d’angoisse, je trouve la course très longue. Mais ma crainte est moins forte que mon envie de me rendre chez toi. Enfin, il m’arrête devant l’adresse indiquée. J’arrive devant ton immeuble, la gorge serrée…Très bel immeuble. Je reste un moment devant, t’imaginant là, marchant dans cette rue. Puis je me décide à rentrer. J’apprendrai dans peu de temps qu’en fait c’est ton appartement. Le portier avertit ta maman de ma présence. J’ai le feu vert. Je prends l’ascenseur. Arrivée dans le couloir de ton appartement, une porte s’ouvre…la tienne. Ton frère en sort. Il se présente. Hermán. Me fait comprendre qu’il s’absente, que je peux entrer. Je pénètre chez toi…dans ton chez-toi, ton univers.

Dans le petit couloir d’entrée, pas de Clarita…je n’ose pas être impolie et aller plus avant, mais je suis inquiète, pas de Clarita…je m’avance davantage, personne…alors je continue plus loin, pénètre dans la chambre, dans ta chambre…et là, je vois ta maman par terre. Je me précipite vers elle, m’assure qu’elle ne s’est pas fait mal, et la relève. Elle me serre dans ses bras. Semble souffrir. Mais forte, fait comme si de rien n’était. Je suis inquiète. Elle semble tellement fatiguée et cette immense difficulté à se déplacer. Elle me prouvera le lendemain combien elle est exceptionnelle. Elle m’offre un soda colombien, nous parlons, oui car ta maman parle un peu le français, et avec mon peu d’espagnol, nous arrivons à nous comprendre.

Nous allons nous installer sur le canapé, ton canapé.

Puis très émue, elle ouvre le sac de présents que je lui avais offert la veille et à mon grand étonnement qu’elle n’avait pas encore ouvert. Elle tenait à le faire devant moi.

Elle défait le cadeau-poème, poème que j’ai encadré, le lit, approuve de la tête, pleure. Me regarde effondrée. Me dit mille fois ‘ Gracias.

Elle s’éloigne dans la chambre, j’en profite pour m’imprégner de ce lieu et de toi. Je n’arrive pas à imaginer que je suis là chez toi. L’émotion est très forte.

Clarita revient avec ton album de photos…et en quelques pages je parcours ta vie…Bébé, petite fille, adolescente, étudiante, des photos avec Ingrid, Juan Carlos…Mon émotion est à son comble.

Ta vie est là entre mes mains…et Dieu sait où tu te trouves à ce même instant…si loin de ces souvenirs, de cet album de photos, toute consacrée à te battre pour survivre.

Le temps passe, la nuit commence de tomber sur Bogota. Je suis inquiète pour le retour. J’abrège notre rencontre. Je dois hélas quitter Clarita, quitter cet appartement.

Ta mère appelle un taxi. Elle m’accompagne dans le hall. Nous nous quittons, je l’embrasse et pars, je ne sais pas si je la reverrai.

Une petite anecdote qui va sûrement te faire sourire…Je monte dans le taxi, il fait nuit. Il démarre et part. Soudain, la peur, la panique monte en moi, je ne reconnais pas la direction, il se dirige sur les hauts de Bogota. J’angoisse. J’essaie dans mon mauvais espagnol de lui faire comprendre que nous ne sommes pas sur la bonne route. ‘ no esta la buena direccion’ Il me répond, mais je ne comprends pas. Puis il coupe la radio-relation avec le centre des taxis, met la radio. Je pense au livre ‘ Journal d’un enlèvement’. Je suis presque prête à sauter du taxi…Mais enfin je reconnais un parc à côté duquel nous passons, et peu de temps après il me dépose devant chez mes amis. Je le règle prête à me faire rouler, je m’en fous, je suis là. Les jambes tremblantes je descends du taxi. J’apprends que la septima est fermée le soir dans un sens et qu’il n’avait pas d’autres choix que de me conduire à destination par cette autre route…

dimanche 17 juin 2007

CLARITA, LA RENCONTRE

Clara,

Je t’ai raconté dans ma première lettre comment j’avais fait ta connaissance.

J’ai continué mon combat pour toi.

Ma plus grande victoire fût qu’une grande ville française te nomme citoyenne d’honneur et affiche ton portrait sur le mur de leur mairie.C’est la première ville qui je crois, mettait ton portrait à l’honneur à côté de celui d’Ingrid. Quelle fierté m’a envahie ce jour-là. Je pensais surtout à ta maman en voyant ton visage sur cette façade. Aussitôt je lui ai envoyé les photos de cette manifestation.

Je ne sais pas si je t’ai dit que je correspondais avec ton admirable mère. Je ne me souviens plus comment je me suis procurée son adresse email. Par Armand je suppose. Armand est le président des comités internationaux des comités de soutien.

A intervalles plus ou moins réguliers nous nous écrivons. Je la soutiens comme je peux dans son immense solitude. Puis le temps faisant, nos liens se sont renforcés.

En février 2006, pour ce terrible quatrième anniversaire de votre séquestration, j’ai tenu à me rendre à Bogota. Je voulais tant être aux côtés de ta maman pour ce jour.

Tu imagines mon émotion en mettant mes pieds sur le sol de Colombie. Si proche et si loin de toi.

Le 23 février une immense manifestation eue lieue sur la plazza Bolivar. Je suis arrivée tôt sur cette place magnifique. J’étais pratiquement la seule, quelques personnes installaient le podium pour le concert.

Puis la foule arriva. Les familles des otages se trouvaient à la mairie. Mais je n’ai pu y avoir accès. J’étais tellement impatiente de rencontrer ta maman, bien sûr au courant de ma venue.

Avec panneaux, pancartes, photos, ils sont tous arrivés. Impressionnant. Ils sont tous montés sur l’estrade. Bouleversant.

Hélas pas de Clarita ! Yolanda était là. Je me renseigne sur ta maman, on me dit ‘ elle ne vient pas, elle est fatiguée !’. Déception immense. La verrais-je ?

Les témoignages se succèdent au micro. Yolanda prend la parole, elle est très applaudie. Puis ils laissent tous leurs places pour le concert qui doit se prolonger tard dans la nuit. Je fonce derrière le podium pour saluer la maman d’Ingrid. Je l’embrasse. Puis, puis soudain, j’entends mon prénom….ta maman est là devant moi…je me précipite dans ses bras…Emotion immense, des larmes sur mon visage s’écoulent.

Un traducteur propose de nous servir d’interprète. Ben oui désolée, mon espagnol est médiocre. Sa première phrase me transperce le cœur ‘ Quand deux amies se rencontrent il n’y a plus qu’une seule âme’. Nous discutons un peu. Elle me dit qu’elle est très heureuse de me rencontrer, me dit que quand tu reviendras qu’il faudra absolument que l’on se rencontre. Je lui remets les présents apportés de France. Elle me propose de l’accompagner dans les jardins de la mairie. Les familles des otages sont là interviewées par Radio Caracol.Nous y passons un moment, la nuit est tombée. Moment fort, précieux, gravé au fond de mon cœur. Elle me donne son numéro de téléphone, le tien…son adresse, la tienne…Me propose de venir lui rendre visite. Puis Yolanda vient la chercher. Nous nous séparons, je lui promets d’aller la voir.

Je rentre chez mes hôtes, le cœur et l’esprit pleins de toutes ces émotions.

UNE FEUILLE, UNE PAGE


Même la nature pleure l'inhumanité de l'homme.

mardi 12 juin 2007

Clara,


La nuit est tombée ici en France.
Je pense à toi. Où es-tu ? Fin d'après-midi en Colombie.
Une journée de plus se termine, un jour si long encore pour toi, sans doute.
Journée à marcher, à penser, à souffrir, à trembler.
Jour dans ta nuit immense.
Vois-tu au moins le ciel ? Un rayon de soleil ?
As-tu froid ? As-tu chaud ? As-tu faim?
Il fait certainement froid dans ton coeur.
Il fait chaud de tant de douleurs.
Il fait faim de plus d'amour et d'amitié.
Ô Clara, ma soeur du bout du monde, du monde de l'inhumain,
du monde de la peur, du monde de la jungle,
quand verras-tu enfin de nouveau le ciel ?
Quand te réchaufferas-tu dans les bras de ton petit garçon?
Quand seras-tu de nouveau à la table de l'amour et de l'amitié?

lundi 11 juin 2007

Clara , la rencontre


Clara, Nous ne nous sommes jamais rencontrées. Tu ne sais pas que j'existe quelque part sous le ciel de France.
Pourtant il y a 5 ans tu es entrée dans ma vie. Cinq années pendant lesquelles je ne cesse pas de penser à toi, toi, là-bas sous le ciel de Colombie. Mais je vais te raconter comment j'ai pris connaissance de ton existence.
J'ai lu comme beaucoup de monde le livre d'Ingrid Betancourt ' La rage au coeur'.
Ce livre comme beaucoup m'a bouleversée.
Et suite à son enlèvement par les Farc, je me suis renseignée sur le net s'il existait une association. Et j'ai trouvé un site : betancourt.info Alors j'ai crée un comité de soutien, j'ai été une des premières en France à en créer un.
Mais je n'étais pas vraiment satisfaite de ce qui passait,Ingrid naturellement
passait au premier plan de ce combat.
De toi, sur toi, pas grand chose...on t'oubliait.
Alors que, oui, alors que, tu étais là-bas avec elle dans cette jungle immense , juste à cause de ton immense sens de l'amitié et de la fidélité à Ingrid.
Tu n'étais là-bas avec elle que parce que tu l'avais décidé.
Je me suis toujours demandée si à cet instant, tu n'avais pas pensé à ce
qu'avait écrit Ingrid et que tu as certainement lu :'ELLE ET MOI AVONS SIGNE UN PACTE MORAL, PLONGER ENSEMBLE OU RIEN'.
Ton calvaire commençait.
Te serais-tu doutée qu'à l'instant où tu as décidé de ne pas l'abandonner qu'il durerait si longtemps ? Non certainement pas.
Alors pour que l'on ne t'oublie pas, pour que tu sois un peu dans cette lumière, toi qui avais choisi l'ombre d'Ingrid, j’ai créé un site.
Mais il me fallait des renseignements sur toi, alors j’ai trouvé une adresse en Colombie, je ne sais plus comment…D’un monsieur qui je crois était membre du parti d’Ingrid. Et je me suis payé le culot de lui écrire, lui donnant la raison de mon message, et gentiment quelques temps plus tard, il m’a envoyé ton cv et des photos de toi, certaines aujourd’hui sont sur d’autres sites.
J’ai passé aussi des nuits à faire des recherches sur les journaux colombiens pour trouver des articles parlant de toi. Et là , aussi mes recherches furent fructueuses. Je suis tombée sur un article de Lucia Muloz Ortiz dans le journal Terra du 23 aout 2002. Mais non seulement un article, mais une photo magnifique de toi, qui elle aussi se retrouve aujourd’hui partout sur le net. Une photo où tu as un gilet rouge. Tu te souviens de cette photo ? Avec tous ces renseignements j’ai pu éditer mon site.

Une feuille, une page

Une feuille, une page
Même la nature pleure l'inhumanité de l'homme