BOGOTA TA VILLE

BOGOTA TA VILLE

LIBEREZ CLARA et EMMANUEL

CLARA QUE TRES VITE TU RETROUVES CE SOURIRE

vendredi 22 juin 2007

Ma première visite à Clarita, chez toi.

Clara,

Le lendemain après-midi de ma rencontre avec Clarita, j’attends 14H30 pour me rendre chez elle.

J’appelle un taxi. Hélas, comme un fait exprès il a fallu que je rappelle 6 fois pour en voir débarquer un devant la maison. Je lui montre l’adresse. Il part. Un peu d’angoisse, je trouve la course très longue. Mais ma crainte est moins forte que mon envie de me rendre chez toi. Enfin, il m’arrête devant l’adresse indiquée. J’arrive devant ton immeuble, la gorge serrée…Très bel immeuble. Je reste un moment devant, t’imaginant là, marchant dans cette rue. Puis je me décide à rentrer. J’apprendrai dans peu de temps qu’en fait c’est ton appartement. Le portier avertit ta maman de ma présence. J’ai le feu vert. Je prends l’ascenseur. Arrivée dans le couloir de ton appartement, une porte s’ouvre…la tienne. Ton frère en sort. Il se présente. Hermán. Me fait comprendre qu’il s’absente, que je peux entrer. Je pénètre chez toi…dans ton chez-toi, ton univers.

Dans le petit couloir d’entrée, pas de Clarita…je n’ose pas être impolie et aller plus avant, mais je suis inquiète, pas de Clarita…je m’avance davantage, personne…alors je continue plus loin, pénètre dans la chambre, dans ta chambre…et là, je vois ta maman par terre. Je me précipite vers elle, m’assure qu’elle ne s’est pas fait mal, et la relève. Elle me serre dans ses bras. Semble souffrir. Mais forte, fait comme si de rien n’était. Je suis inquiète. Elle semble tellement fatiguée et cette immense difficulté à se déplacer. Elle me prouvera le lendemain combien elle est exceptionnelle. Elle m’offre un soda colombien, nous parlons, oui car ta maman parle un peu le français, et avec mon peu d’espagnol, nous arrivons à nous comprendre.

Nous allons nous installer sur le canapé, ton canapé.

Puis très émue, elle ouvre le sac de présents que je lui avais offert la veille et à mon grand étonnement qu’elle n’avait pas encore ouvert. Elle tenait à le faire devant moi.

Elle défait le cadeau-poème, poème que j’ai encadré, le lit, approuve de la tête, pleure. Me regarde effondrée. Me dit mille fois ‘ Gracias.

Elle s’éloigne dans la chambre, j’en profite pour m’imprégner de ce lieu et de toi. Je n’arrive pas à imaginer que je suis là chez toi. L’émotion est très forte.

Clarita revient avec ton album de photos…et en quelques pages je parcours ta vie…Bébé, petite fille, adolescente, étudiante, des photos avec Ingrid, Juan Carlos…Mon émotion est à son comble.

Ta vie est là entre mes mains…et Dieu sait où tu te trouves à ce même instant…si loin de ces souvenirs, de cet album de photos, toute consacrée à te battre pour survivre.

Le temps passe, la nuit commence de tomber sur Bogota. Je suis inquiète pour le retour. J’abrège notre rencontre. Je dois hélas quitter Clarita, quitter cet appartement.

Ta mère appelle un taxi. Elle m’accompagne dans le hall. Nous nous quittons, je l’embrasse et pars, je ne sais pas si je la reverrai.

Une petite anecdote qui va sûrement te faire sourire…Je monte dans le taxi, il fait nuit. Il démarre et part. Soudain, la peur, la panique monte en moi, je ne reconnais pas la direction, il se dirige sur les hauts de Bogota. J’angoisse. J’essaie dans mon mauvais espagnol de lui faire comprendre que nous ne sommes pas sur la bonne route. ‘ no esta la buena direccion’ Il me répond, mais je ne comprends pas. Puis il coupe la radio-relation avec le centre des taxis, met la radio. Je pense au livre ‘ Journal d’un enlèvement’. Je suis presque prête à sauter du taxi…Mais enfin je reconnais un parc à côté duquel nous passons, et peu de temps après il me dépose devant chez mes amis. Je le règle prête à me faire rouler, je m’en fous, je suis là. Les jambes tremblantes je descends du taxi. J’apprends que la septima est fermée le soir dans un sens et qu’il n’avait pas d’autres choix que de me conduire à destination par cette autre route…

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Une feuille, une page

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Même la nature pleure l'inhumanité de l'homme